M. Laurent Lamothe a officiellement quitté son poste de Premier Ministre.

Le 13 décembre 2014, sur le petit écran, le peuple haïtien a reçu la
nouvelle de la démission de l’homme qui, en 31 mois, a travaillé, sans
répit, jour et nuit pour donner des résultats capables de tirer Haïti du
sous-développement et de lutter contre la pauvreté extrême. En effet, il y
a environ 2000 projets en cours ; des programmes d’assistance et de réforme
de l’éducation sociale mis en œuvre ; le repositionnement d’Haïti sur la
carte touristique ; l’augmentation des investissements directs étrangers
ainsi que les recettes de l’Etat ; le renforcement de la Police Nationale ;
une diminution drastique du kidnapping ; et des plans spéciaux de
développement en faveur des localités reculées du pays – les villes de
province.
Le peuple haïtien qui s’est toujours démarqué de cette mobilisation de la
classe politique traditionnelle associée à la bourgeoisie monopoliste et à
la mafia, a suivi et entendu avec patience, les accusations de toutes
sortes qui ont été proférées à l’égard du Premier ministre, Laurent
Lamothe. En conséquence, il attend mieux de ces gens-là : plus de projets,
meilleure gestion, plus de résultats. Une mission impossible, dans le
contexte clientéliste ou opportuniste dans lequel l’opposition mobilise ses
manifestants.
Un cycle à n’en plus finir ! En 2009, la bourgeoisie traditionnelle d’Haïti
s’était associée à des politiciens traditionnels pour renverser Madame
Michèle Duvivier Pierre-Louis, Premier Ministre sous la Présidence de René
Préval, qui tentait d’amorcer quelques ouvertures économiques et de
discipliner l’administration publique. Madame Pierre-Louis était accusée de
tous les péchés du monde par les mêmes acteurs, sur les mêmes médias. Elle
était obligée de quitter la Primature.
Un an plus tard, lors des élections de 2010, le peuple haïtien a dû sortir
de son silence pour stopper le projet politique de ce secteur traditionnel
et mafieux qui voulait par des fraudes électorales pérenniser leur pouvoir
corrompu avec la complicité d’hommes d’affaire dominicains. Le slogan «
CONTINUITE ! » de ce projet, traduisait tout. Madame Pierre-Louis a été,
par la suite, blanchie par la Cour supérieure des Comptes et du contentieux
administratif.
Le scandale des contrats de 330 millions de dollars signés par le Premier
Ministre Jean Max Bellerive, dans les conditions que nous connaissons, est
une preuve de la vision antinationale de cette bourgeoisie rétrograde
soutenue par cette classe politique traditionnelle.
Le Premier Laurent Lamothe a décidé de quitter officiellement son poste. Le
peuple haïtien a suivi avec intérêt le dévouement de ce jeune gestionnaire
qui travaillait jour et nuit, fournissait des explications au moyen
d’évènements populaires comme « Gouvernement Lakay ou », « Conseil de
gouvernement » et adoptait sans détour des décisions justes et pratiques au
bénéfice des plus démunis. Lamothe nous apportait les meilleures idées et
pratiques du monde des affaires au sein du gouvernement pour faciliter le
passage à la nouvelle économie et faire d’Haïti un pays émergeant. Les
féodaux, les iconoclastes ont réagi.
Dans la foulée, ce peuple, exploité depuis l’indépendance, par cette classe
néo-féodale, déjà, attend mieux de ces personnages qui ont passé 31 mois à
critiquer la gestion du Premier Ministre Lamothe jusqu’à le présenter comme
le vrai obstacle à l’avancement du pays en dépit de la réduction de la
pauvreté extrême de 31 à 24% à l’échelle nationale et de 20 à 5% dans
l’aire métropolitaine, et une croissance économique moyenne de 4.23% sous
la gouvernance de M. Lamothe.
Les résultats, étant dans les archives et dans la mémoire collective, le
moment venu, ce peuple en lutte pour la modernité économique et politique
rendra son verdict. L’opposition ne pourra plus longtemps l’empêcher de se
rendre aux urnes.
Il y a toutefois lieu de reconnaitre une victoire à la Pyrrhus des
contrebandiers, des trafiquants de drogue, des kidnappeurs, des délinquants
fiscaux, des politiciens corrompus, des anarchistes, des
entrepreneurs-profiteurs d’instabilité et/ou de transition, des pédants ou
jaloux naïfs et improductifs. Un mauvais précédent, de plus, pour les
prochains dirigeants ; Car, les membres de la pègre ont été plus audacieux
que ceux qui se disent contre le développement de ces pratiques criminelles
en Haïti.
Alors que nous sommes convaincus que cette démission est une erreur qui
expose le Président Martelly aux manœuvres des démagogues de ce secteur
traditionnel de la bourgeoisie et de la classe politique qui cherche à lui
faire payer son audace de briguer la présidence d’Haïti, elle offre au
peuple haïtien la possibilité de faire la différence entre les gens
modernes, pratiques, qui produisent des résultats, et les défenseurs
nostalgiques du statu quo ex ante. Encore, une fois, ce peuple intrépide
aura à sanctionner cette nouvelle tentative de la réaction qui cherche à
récupérer le pouvoir démocratique par le haut.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
14 décembre 2014
reseaucitadelle@yahoo.fr
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