Le projet de reconstruction du palais national avance

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L’on saura très bientôt l’architecture du nouveau palais national, l’ancien ayant été complètement détruit le 12 janvier 2010. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi Clément Bélizaire, directeur de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP), au cours d’une entrevue exclusive accordée au Nouvelliste. L’ingénieur Bélizaire dirige également le Groupe de travail et de réflexion pour la reconstruction du palais national (GTRRPN). Cette structure avait lancé un concours d’architecture pour la reconstruction du bâtiment historique du palais national. En février dernier, 4 des 8 firmes ayant manifesté leur intérêt ont été retenues pour participer à la deuxième et dernière phase dudit concours. Selon Bélizaire, l’épreuve est terminée le 17 juin dernier et les firmes finalistes ont déposé leurs propositions. « Toutes ces propositions  sont déjà à l’UCLBP, dans des boîtes scellées par un notaire, ce, en attendant la délibération d’un jury », a confié Clément Bélizaire.

Avant cette phase du concours, le coordonnateur du GTRRPN explique qu’il y a eu une délibération au premier niveau dans la semaine du 7 février. « On a fait un appel à manifestations d’intérêt pour inviter les firmes et regroupements à s’inscrire. 15 firmes se sont présentées. 8 firmes ont été qualifiées. C’était un concours à deux étapes. Les 8 qualifiées ont reçu des documents contenant les termes, etc. Dans la première étape les firmes devaient présenter une pré-esquisse, ce qui devait permettre au jury de sélectionner 4 parmi les 8. Ce qui a été fait. D’autres termes de référence ont été distribués aux 4 firmes retenues afin qu’elles puissent développer davantage leur pré-esquisse. On a remis le programme des besoins aux autorités concernées, notamment le bureau du président, le conseil des ministres, le chef de cabinet, le secrétaire général, etc. Et elles ont soumis leurs architectures », a-t-il expliqué.

Il revient maintenant à un jury de désigner l’architecture du nouveau palais national. Selon le coordonnateur du GTRRPN, cette phase attend la ratification d’un nouveau gouvernement. « Ce qu’il reste à faire, c’est la délibération au second degré. Il y a des dépenses à engager. Il y a quelques juges internationaux dont on doit payer le voyage. Pratiquement, on engage le gouvernement. Le cabinet du président nous dit d’attendre la ratification d’un nouveau gouvernement», indique-t-il.

Clément Bélizaire souligne que ce sera un jury indépendant qui sera chargé de la délibération et du choix du meilleur projet. « Les membres ont été nommés par arrêté présidentiel. Ce jury est composé d’Alix Cinéas (président), Vivianne Saint-Dic, Rose May Guignard, Marie Edith Hilaire, Rudolph Dupuy, Béatrice Brun, Marcia Codinachs, Yves Fritz Joseph et Fritz Auplan. Alix Cinéas était membre du Conseil national de gouvernement (CNG), Vivianne Saint-Dic est cheffe de cabinet de plusieurs ministres des Travaux publics. Ensuite, les autres membres proviennent du CIAT, du Collège national des ingénieurs, etc. », a-t-il détaillé.

On ne connaît pas encore combien coûtera ce bâtiment. Toutefois, Clément Bélizaire se réfère à la valeur de l’ancien bâtiment afin de déterminer un montant plafond. « On estime que le palais valait 50 millions de dollars à l’époque. Cela dit, on sait de toute évidence qu’on ne pourra pas aller en dessous de 50 millions de dollars », a-t-il dit, ajoutant que le projet coûtera plus que ça en tenant compte des aménagements extérieurs. « Un arrêté a été publié pour déclarer d’utilité publique les espaces où se trouve l’hôpital militaire et le lycée Fritz-Pierre Louis. Bien entendu, on ne va pas toucher à l’espace de cet établissement scolaire tant qu’il ne sera pas relocalisé », assure-t-il.

Concernant le mécanisme de financement, Clément Bélizaire laisse cette prérogative au ministère des Finances et au Conseil des ministres. « Cependant, on a réfléchi sur la partie concernant la contribution citoyenne. J’ai déjà eu des consultations avec plusieurs chambres organisées de la diaspora. Il y a une certaine velléité pour la diaspora de financer ce projet. Il y a déjà de l’argent dans les caisses fourni par un jeune de Cité Soleil et d’autres jeunes des 10 départements. Les contributions citoyennes pourront être utilisées seulement pour la construction », a-t-il déclaré.

Clément Bélizaire croit qu’il faut reconstruire le palais national. Cette nécessité de reconstruction, avance-t-il, n’est fonction d’aucune chapelle politique. « Elle est fonction de la nécessité pour le pays de reconstruire ses symboles. Nous sommes un pays démocratique. Il nous faut par conséquent construire nos symboles démocratiques qui sont le palais national, le palais législatif et le palais de justice. Le palais que nous avons perdu en 30 secondes le 12 janvier 2010 pourrait nous prendre plus de  30 ans pour être reconstruit. (…) C’est l’œuvre d’une vie et non l’œuvre d’une équipe avec un mandat de 5 ans. Le pays doit se mettre d’accord sur ce minimum », argue-t-il.

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