Le président-élu Michel Martelly promet “une ère nouvelle en Haïti”

Le chanteur populaire Michel Martelly a remporté l’élection présidentielle en Haïti avec 67,57% des suffrages exprimés, selon les résultats préliminaires du Conseil électoral provisoire (CEP), ces résultats donnant lieu à des explosions de joie à Port-au-Prince.

Michel Martelly, qui a remporté l’élection présidentielle en Haïti, a promis mardi l’avènement d’une “ère nouvelle” et s’est engagé à être “le président de tous les Haïtiens”, au lendemain de l’annonce de sa victoire sur sa rivale Mirlande Manigat.

“Peuple haïtien, une ère nouvelle s’en vient (…) Je m’engage à en faire la plus belle page de ma vie”, a lancé le futur président lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, sa première intervention publique depuis l’annonce de sa victoire.

“Que celles et ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur âme reprennent courage. Les choses vont changer”, a promis l’ancien chanteur populaire, qui doit succéder le 14 mai au président René Préval à la tête du pays le plus pauvre des Amériques, frappé en janvier 2010 par un séisme qui a tué plus de 220.000 personnes.

Evoquant les nombreux jeunes qui forment la majorité de la population du pays et ont largement soutenu sa candidature, M. Martelly, 50 ans, a lancé: “Qu’ils lèvent les yeux vers l’arc-en-ciel du changement promis, du changement voté et donc du changement dû”.

S’adressant à la communauté internationale qui a soutenu un processus électoral démocratique en Haïti, le vainqueur de l’élection a lancé “un merci solennel”.

Selon les résultats préliminaires diffusés lundi par le Conseil électoral, M. Martelly a remporté l’élection présidentielle avec 67,57% des suffrages exprimés face à l’universitaire et ex-Première dame Mirlande Manigat.

Michel Martelly chez lui, après l

Michel Martelly chez lui, après l’annonce de sa victoire à la présidence par le Conseil Electoral Provisoire, salue, les mains sur le coeur, ses partisans (Photo: Frederick Alexis)

A Pétion-Ville, sur les hauteurs de la capitale haïtienne, plusieurs centaines de partisans de “Tet kalé” (“crâne chauve” en créole, le nom de scène de M. Martelly) se sont rassemblés dans une ambiance bon enfant, après que le CEP a annoncé vers 18H00 locales (22H00 GMT) les premiers résultats du deuxième tour de la présidentielle du 20 mars.

La foule en liesse  (Photo: Frederick Alexis)

La foule en liesse (Photo: Frederick Alexis)

La foule en liesse fêtait ces résultats dans le calme, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Nombreux étaient ceux qui scandaient le nom de Michel Martelly.

Sa rivale, Mirlande Manigat, a obtenu 31,74% des suffrages exprimés, toujours selon les résultats du CEP.


Les résultats définitifs doivent être annoncés le 16 avril à l’issue d’une période au cours de laquelle les deux candidats en lice pour le second tour pourront déposer des recours devant les autorités électorales.

Michel Martelly, un chanteur populaire de 50 ans, succèderait, si ces premiers résultats sont confirmés, au président René Préval à la tête du pays le plus pauvre des Amériques pour un mandat de cinq ans.

Sa victoire est inattendue dans la mesure où Michel Martelly ne s’était pas qualifié, dans un premier temps, pour le second tour. Mais la mise au jour de de fraudes lui avait permis de prendre la place du candidat du pouvoir Jude Célestin pour affronter l’ex-Première Dame et intellectuelle Mirlande Manigat.

Elle n’est néanmoins pas une surprise tant l’homme qui a étudié aux Etats-Unis est populaire dans la rue, que ce soit à Port-au-Prince ou en province où son programme de réforme agricole a fait mouche.

La population celebrant la victoire de Michel Martelly

Quelques heures avant l’annonce officielle de ces résultats, le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Aramick Louis, avait demandé aux candidats d’inviter leurs partisans “à ne pas manifester violemment dans les rues” quel que soit le résultat, de peur de troubles comme à l’issue du premier tour.

Le CEP avait annoncé la semaine dernière que la consultation du 20 mars avait été entachée de fraudes et que plusieurs centaines de procès-verbaux envoyés par différents centres de vote avaient été annulés.

Lundi, des écoles sont restées fermées au Cap-Haïtien et aux Cayes, les plus grandes villes du pays après la capitale Port-au-Prince, ont indiqué des radios locales. Aux Cayes, ville où des affrontements particulièrement violents avaient eu lieu en décembre, des blindés de la Minustah étaient en position dans les rues, ainsi que des véhicules de la police haïtienne

Sans attendre la publication officielle des résultats, les deux camps avaient revendiqué la victoire au cours des derniers jours, ce qui laisse à penser que Mirlande Manigat devrait utiliser à plein la période de recours qui s’ouvre.

En succédant à René Préval, Michel Martelly dont la femme a joué un grand rôle dans la gestion de sa carrière et pendant sa campagne, va prendre la tête d’une administration amputée après le séisme dévastateur du 12 janvier qui avait fait près de 250.000 morts.

Comme un symbole, le palais présidentiel détruit par le séisme n’a d’ailleurs toujours pas été reconstruit.

Il trouvera aussi un pays qui fait face aux démons du choléra qui a fait près de 5.000 morts et à ceux de ses anciens présidents de retour d’exil.

Le second tour a en effet été marqué, quelques jours avant le scrutin, par le retour en Haïti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide après avoir été chassé du pouvoir et vécu sept ans en exil. Deux mois plus tôt, c’était l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier qui avait regagné le pays après 25 ans d’exil en France.

Courtoisie : Le Nouvelliste

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