La peur en Haïti et en république dominicaine á l’aube des négociations bilatérales

Par: Michel William michelwilliam1000@hotmail.com

l’arrêt 168-13 pris par la cour constitutionnelle dominicaine pour dénationaliser les citoyens dominicains d’origine haïtienne á partir de l’année 1929 á la suite de l’avant dernier tracer  de la  frontière commune au deux pays  ne  finit  pas de défrayer la chronique. Des avocats, des agronomes, des chefs de partis politiques, des analystes  se succèdent aux micros des journalistes ou sur la toile pour exprimer leur raz le bol du diptyque  dumping social et économique   pratiqué á sa façon  par chacun des deux pays. Maitres Bernard Gousse et Monferrier Dorval soutiennent un point de droit qui vient en renfort des positions politiques défendues par les analystes du dossier 168-13.Certains  condamnent qui, une collusion des dirigeants haïtiens et dominicains , qui une peur  du parti Tet Kale qui craint une manœuvre dominicaine déstabilisatrice s’il ne cède pas au chantage dominicain. D’autres  dénoncent la peur qui hante les esprits  du parti PLD de Leonel Fernandez et son incapacité politique á  résoudre la crise économique et sociale qui frappe   la société dominicaine. Le gouvernement de Medina, en faisant le jeu de son parti politique xénophobe,  a dit  á  230.000  dominicains d’origine haïtienne  qu’ils ne sont pas des dominicains. Il a créé  au sein de la société dominicaine  un mouvement de reculade aux conséquences inimaginables sur la stabilité politique et économique dominicaine. Les dominicains denationalisés croient qu’ils sont des dominicains, qu’ils parlent la langue des dominicains, qu’ils intériorisent la culture dominicaine, qu’ils ont travaillé pour faire de la république dominicaine ce qu’elle est aujourd’hui , que leurs enfants jusqu’à la quatrième génération, n’ont jamais eu  ce problème de nationalité, que toutes les constitutions antérieures á  celle de 2010  reconnaissaient leur nationalité dominicaine. Ils disent qu’ils se sentent chez eux,  sont chez eux en république dominicaine et qu’ils ne vont nulle part  ailleurs. Ils rejettent la nationalité haïtienne que Medina  les donne.
Ils voient dans le pouvoir du parti de Medina  un parti raciste qui rejette des citoyens dominicains sur la base de leur souche haïtienne  parce qu’il y a une crise socio économique  que les élites dominicaines ne peuvent pas résoudre. Cette crise n’est autre que les conséquences de la  mondialisation  que les dirigeants dominicains ont appliquée dans toute sa cruauté au détriment des intérêts du peuple  dominicain. Comme il faut trouver  un bouc émissaire á  cette plongée dans l’abime que l’élite  dominicaine a créé  pour la société dominicaine , le parti de Leonel Fernandez est allé  explorer le terreau de la peur de l’identité haïtienne  en dénationalisant 230.000 dominicains d’origine haïtienne , pour éviter qu’un  dominicain de cette lignée  n’accède á  la magistrature suprême dominicaine.. Ceci est stupide. C’est une réflexion superficielle de bas étage   de l’extrême droite dominicaine. Aucun président dominicain qu’il soit d’origine haïtienne ou non  ne fera  de cadeau au peuple haïtien. L’inverse serait de méconnaitre  l’histoire du peuple dominicain. Dans ce contexte, le gouvernement de Medina  fait face lui-même  á   deux   situations lourdes de conséquences  graves pour l’avenir de la république dominicaine et pour  celui du PLD 1-Une réaction régionale et continentale étouffante plus asphyxiante que la mondialisation de l’indifférence reprochée par le pape François aux états européens qui humilient les boat people africains venant de l‘Erythrée, de la Somalie de la Lybie, de l’Irak, de la  Syrie. 1-Une  levée unilatérale de la mesure  qui produirait sur l’électorat dominicain l’effet boomerang á  savoir le déshonneur de parti PLD allié au parti nationalisme  populiste PFN de l’extrême droite dominicaine et sa  mise en déroute  pour longtemps encore dans les élections á  venir. Pour neutraliser  les effets immédiats de cette mesure et pour sauver les apparences , la stratégie de négociation des dominicains  consiste á  faire  peser sur le pouvoir tet Kale le manque á  gagner  en le portant á  jouer  dans l’arrêt 168-13 la carte de  l’ami accusé qui devra faire lui même la preuve de son accusation .

Cette stratégie  implique que le régime au  pouvoir á   Port-au-Prince  fasse tout ce qui est en son pouvoir  pour tirer la république dominicaine d’un mauvais pas  en lui  tendant une  brouée de sauvetage et en lui administrant une bouffée d’oxygène, tout en se faisant coupable de l’arrêt 168-13 pris par la cour constitutionnelle dominicaine.. Les dominicains cherchent  á  travers les  négociations á faire porter par l’état haïtien  la cause de l’arrêt  168-13 .Les dominicains ont peur á  l’aube des négociations parce qu’ils craignent un renforcement de la ligne dure du pouvoir Tet kale qui s’opposerait á  l’inclusion de l’arrêt L’arrêt 168-13 dans le paquet des négociations.  Dans cet amalgame de  confusion et d’incapacité politique de l’élite dominicaine á  résoudre la crise économique et sociale qui frappe   la société dominicaine, que devrait rechercher la commission ad hoc  bi nationale haïtienne créé par le président Martelly ? Il existe déjà une commission mixte bi nationale qui connaît par cœur l’abécédaire des solutions aux problèmes de la frontière haitiano-dominicaine. Il suffit de réactiver ce comité pour concrétiser  l’abécédaire á  travers les mesures légales en se portant garant que les fonds peuvent être trouvés  pour le faire. Autrement la nouvelle  commission ad hoc  ne cherche pratiquement rien, sinon l’acceptation de l’accusation chicanière  de l’opposition haïtienne que le président Martelly est  un américain , un italien placé par l’étranger  á  la tête du pays pour enlever á  Haïti  le patrimoine de peuple héroïque  et celui du premier état noir  á  braver le colonialisme pour forger au prix  du sang et de la mitraille le premier état noir indépendant  du monde. Si c’est ce cadeau du nouvel an que le président Maryelly veut offrir á  l’opposition haïtienne pour le renverser, Martelly vient de le lui trouver en créant le comité ad hoc de négociation et en faisant retrouver á l’opposition la  force de cohésion et du renouveau qui  lui manquait . Martelly a peur aussi de ces négociations et y avancent avec les mains gantées et les pieds feutrés  « poul pa pile sil te konnen »Il aurait peur d’un refoulement intensif des illégaux haïtiens en Haïti par la république dominicaine. Le fonds monétaire international et la banque mondiale, en annulant les dettes de la république d’Haïti, ont fait de cette dernière un état en état de cessation de paiement et d’inéligibilité aux marchés des capitaux étrangers nécessaires pour développer ses ressources  naturelles en richesse capables  d’apporter du bonheur au peuple haïtien. Dans l’hypothèse que les facilitateurs de la commission binationale de négociation fassent boire au peuple haïtien le poison dominicain, en échange d’une promesse quelconque que l’Union Européenne, le Canada, la France, les Etats-Unis et le Venezuela rouvriraient ces marchés á l’état haïtien, devrait-on se demander si la sauce vaut bien la soupe ? Non, dit l’agronome  Michel William. Ce serait un outrage et un mensonge  grossier. Un tel outrage ne se laverait  que dans le sang. En cet affront le peuple haïtien serait l’offensé et l’offenseur,  le président Martelly, pour parodier Rodrigue dans le CID de Corneille… Dans ces moments de crise économique  grave, la peur devient le terreau des extrêmes et le racisme , le terrain  de chasse  des pouvoirs politiques. En république dominicaine le PLD de Fernandez a joué la xénophobie et le racisme .Il a choisi le chemin de l’effondrement. Laissons le  s’effondrer. La république dominicaine ne peut se passer de la main d’œuvre haïtienne.
En Haïti, l’analyste politique non partisan  anticipe que Martelly continue de chasser sur le terrain des droits de l’homme et du citoyen á  travers l’international pour continuer de gagner la sympathie réelle de la Caraïbe , du Black caucus américain, de la cour interaméricaine des droits de l’homme, á coté de celle douteuse de l’OEA ou hypocrite de l’Amérique latine . Tout penchant haïtien pour un intérêt autre que le droit de l’homme et du citoyen sera néfaste au pouvoir Michel Martelly . Mais il ne suffit pas de compter seulement sur l’extérieur pour avoir raison de la république dominicaine, il faut aussi compter  sur l’appui interne  des forces politiques haïtiennes, car le président Martelly aura besoin de parler d’une voix unique dans les négociations avec le peuple haïtien derrière lui…La faune politique qui grouille autour de la présidence et de la primature doit aussi jouer sa partition. Elle la jouera en cessant de répéter á  ces deux figures les paroles qu’elles veulent qu’elle  les dise..Il faut protéger le pouvoir certes pour le conserver. Oui !mais protéger le pouvoir veut dire en ce temps de crise, partager le pouvoir , jeter du lest , inclure des personnalités de l’opposition , pour former un gouvernement pluriel , comme  le choix du ministre de l’éducation  décédé de l’OPL qui avait  comblé le nombre manquant de professeurs en les nommant sur promesse á  travers le pays et en forçant   Mr Préval á  ne pas rouler dans la farine, comme á  l’accoutumé , l’opposition naïve. Martelly a peur aussi d’ouvrir son pouvoir á  l’opposition plurielle. Que faire  dans cette situation de peur pour y arriver? -Le président Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe doivent parler le langage de la sincérité politique pour créer la confiance. Mon opinion est que la réalisation des prochaines élections  et le dénouement de la crise dominicano dominicaine née de l’arrêt 168-13  les placent  dans une impasse politique.
2-Ils doivent donner á  la commission nationale haïtienne ad hoc   un mandat qui a pour base de négociation le papier produit par les maitres Bernard Gousse et Monferrier Dorval. 3-Le président fera un appel á  la nation pour dresser un bilan socio économique  réel du pays et pour sonner le tocsin du ralliement. 4-Le président fera un appel aux partis politiques  pour former un remaniement en profondeur du cabinet ministériel proche du consensus  national. 5-Il continuera de gouverner avec le parlement actuel jusqu’aux prochaines « députoriales » . 6- De concert avec le parlement , les partis politiques ,la société civile et la presse  il mettra la constitution de 1987  en veilleuse et lancera  la formation d’une assemblée constituante pour la rédaction d’une nouvelle  constitution équilibrée unificatrice et pacificatrice. 7- Il fera promulguer la nouvelle  constitution unificatrice et pacificatrice. 8- Il prononcera une amnistie générale  pour tout le monde. 9- Il convoquera de nouvelles élections générales vers la fin de 2014. 10- La nouvelle force politique issue des élections mettra le pays sur les rails du développement et inscrira dans son agenda le développement de la zone frontalière . Le président Martelly á la tête de la nouvelle force politique cherchera a répéter l’exploit du président Roosevelt «  Passer en trois mois toutes les réformes  en faisant voter les lois primordiales et en créant les institutions correspondantes. Par: Michel William michelwilliam1000@hotmail.com 6 janvier 2014

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