La Commission Consultative signe un coup d’Eta

Confusion.

Rumeurs et agitations.
Décisions en chambre sur le présent et l’avenir de toute une nation.

Tout s’apparente à une tentative de coup d’Etat et c’en est un. Un président élu et un gouvernement légitime s’exposent à la merci d’une commission consultative créée sous pression de la rue et de l’intransigeance de quelques sénateurs. Cette commission fait des recommandations que les leaders d’opinions poussent déjà comme de l’évangile à appliquer. Ils vont jusqu’à ordonner la décapitation du Conseil Supérieur du pouvoir Judiciaire, le renvoi du Collège Electoral et la révocation pure et simple du gouvernement en place. Les mêmes revendications de l’opposition radicale. Haïti, le pays des anges et des enfants de cœur.

Alors qu’en aucun volet, cette commission n’a apporté de propositions de solution à la matrice de la crise préélectorale qui est le vote d’une loi en souffrance depuis des mois au Sénat, elle propose le chaos selon les caprices illisibles de ses membres.

Si tout se passe comme prévu ce mardi, c’est la fin même de la démocratie représentative en Haïti où des grands commis de l’Etat vont devoir abandonner leur responsabilité sous la contrainte de 11 commissaires et plonger leur pays dans un vide institutionnel qui ne sera pas comblé demain la veille.

Il suffira à la longue de choisir des membres de la classe politique, en faire des Lords, et les placer en dessus de toutes les institutions et remettre en question la justice, le Parlement, la Primature et la Présidence par des recommandations mûres d’une semaine de travail. Ca peut faire l’affaire de l’un ou de l’autre aujourd’hui, mais c’est un précédent dangereux qui mériterait d’être abordé avec beaucoup plus de sens de responsabilité.

A quoi cela sert-il de conduire le peuple aux urnes si les institutions peuvent être sacrifiées aussi facilement, un mardi. Ce n’est autre qu’un coup d’Etat de type néoclassique possible seulement en Haïti avec la complicité de leaders d’opinions et d’une classe politique trop mesquins pour voir au-delà du court terme.

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