L’OPL divisée sur la candidature de Edgard Leblanc Fils ; Jocelerme Privert critiqué

image Edgard Leblanc Fils

La candidature d’Edgard Leblanc Fils, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien coordonnateur de l’OPL, pour devenir président provisoire de la République est une décision qui indispose le coordonnateur de l’Organisation du peuple, membre du G-8, qui croit que la présidence provisoire devrait être confiée à un juge de la cour de cassation. Sauveur Pierre Etienne désapprouve alors que Edgard Leblanc Fils soutient avoir tout fait dans les règles.

Parmi les 13 candidats en lice pour devenir le prochain président provisoire de la République, il y a Jocelerme Privert, Déjean Bélizaire et Edgard Leblanc Fils. Des voix s’élèvent pour dénoncer la candidature du premier qui actuellement préside l’Assemblée nationale et est signataire de l’Accord de sortie de crise! Pour le troisième, le coordonnateur de son parti a dit ne pas être au courant de son inscription. Selon Sauveur Pierre Etienne, s’il est vrai que la question a été discutée au sein de l’OPL, c’est dans la presse qu’il a appris la nouvelle de l’inscription de Edgard Leblanc Fils. Pour protéger son parti, le responsable s’est gardé de tout dire en public sur ce dossier.

« L’OPL ne peut pas se lancer dans une telle aventure politique », a soutenu le professeur Sauveur Pierre Etienne. Il a rappelé que les acteurs qui ont signé l’accord de sortie de crise avaient totalement écarté le pouvoir judiciaire. « Privert a lui-même signé l’accord et il veut devenir président! Dans ce cas, le Parlement se met en difficulté et viole les principes élémentaires de la séparation des pouvoirs », a-t-il dit en pointant du doigt quatre sénateurs sans les citer qu’il accuse d’avoir fomenté un coup d’Etat.

Selon lui, Edgard Leblanc Fils, « un cadre de l’OPL n’avait pas à jouer ce rôle. Il aurait pu se constituer en as d’atout pour le parti, mais pas dans cette situation, d’autant plus  que les forces d’argent ont déjà décidé en faveur de Privert », a indiqué Sauveur Pierre Etienne dans une interview accordée au Nouvelliste vendredi soir.

Il a reconnu qu’il y a manque de coordination au niveau de l’OPL, puisque le parti a failli avoir deux candidats pour le poste de président provisoire. Parce qu’il n’a pas voulu verser les 500 000 gourdes exigées, le sénateur Andris Riché ne s’est pas fait inscrire, mais il avait la volonté de le faire, apprend-on.

Edgard Leblanc Fils dit avoir tout fait dans les règles

« Tous les dirigeants de l’OPL sont au courant de ma décision », a rétorqué Edgard Leblanc Fils joint au téléphone vendredi soir par Le Nouvelliste. « Je n’ai jamais rien fait qui ne soit connu de mes camarades et dirigeants de l’OPL », a-t-il soutenu. Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, il a eu des discussions avec les membres du parti avec de s’inscrire au Parlement. Il a soutenu que l’OPL a endossé sa candidature avec la signature de Harry Massant, responsable à l’organisation puisque, a-t-il fait remarquer, Sauveur Pierre Etienne était lui-même candidat, il ne pouvait pas l’endosser. Edgard Leblanc Fils a par ailleurs souligné que plusieurs hauts cadres de l’OPL l’ont accompagné au Parlement au moment de son inscription vendredi. Il faut signaler que l’OPL compte quatre élus au Sénat et une dizaine de députés.

Pour ceux qui croient savoir qu’il a le support de l’ancien président Michel Martelly et qu’il peut compter sur le vote des sénateurs et députés de PHTK pour son élection devant l’Assemblée nationale ce samedi, Edgard Leblanc Fils a commenté que «  tout se dit dans ce pays ». Toutefois, il a reconnu avoir contribué au dialogue entre le palais national et le Parlement qui a conduit à la signature de l’accord de sortie de crise le 6 février.

M. Leblanc Fils a rappelé avoir toujours soutenu que Michel Martelly devrait partir le 7 février afin de protéger les institutions du pays. Aujourd’hui, il croit pouvoir compter sur le vote des parlementaires de PHTK et d’autres groupes pour arriver au palais national. Au Sénat, il n’a pas voulu avancer de chiffres, cependant à la Chambre des députés, il dit avoir le soutien presque de la majorité. Dans les deux cas,le candidat continue avec les rencontres.

S’agissant de la candidature de Jocelerme Privert, des parlementaires et d’autres personnalités estiment qu’il ne devrait pas se présenter aux élections étant donné qu’il avait lui-même signé l’accord de sortie de crise et qu’il est aussi le président de l’Assemblée nationale qui exécute l’accord. Cependant, légalement, rien ne l’empêche de poser sa candidature. Le Nouvelliste n’est pas arrivé à entrer en contact, vendredi soir, avec le sénateur Privert.

Ce samedi, les 24 sénateurs et les 92 députés vont se réunir en Assemblée nationale pour élire comme président provisoire  de la République l’un des 13 candidats ayant déposé leurs pièces au Parlement. Robenson Geffrard Source Le Nouvelliste

Share:

Author: `