L’hôpital de Mirebalais en difficulté

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L’Hôpital universitaire de Mirebalais est dans ?une ? impasse. Les responsables ont des difficultés à trouver des fonds pour ?assurer ?son fonctionnement. L’État haïtien qui ?avait? promis de partager le coût de fonctionnement de l’institution n’a pas honoré ses promesses depuis quatre ans. Pour le moment, confie le docteur Réginald Ternier, l’hôpital dispose du matériel, mais il ne sait pas jusqu’à quand si l’État ne vole pas à son secours.

Une épée de Damoclès est suspendu sur l’hôpital universitaire de Mirebalais, le plus grand centre hospitalier du pays en fonctionnement. La conjoncture internationale pose problème aux responsables pour trouver des fonds. Le financement de l’hôpital repose sur quatre piliers essentiels : le secteur public, la philanthropie, les contributions des patients et les contributions des bailleurs bilatéraux et multilatéraux.

Pendant que la philanthropie baisse, les partenaires bilatéraux et multilatéraux et les donateurs qui, par le passé, n’avaient aucun problème à mettre la main à la poche deviennent aujourd’hui plus réticents. « C’est extrêmement compliqué pour nous », a confié le responsable de financement de l’hôpital, le docteur Réginald Ternier.

Dans ce contexte difficile, les responsables sollicitent une fois de plus l’aide de l’État haïtien qui s’était promis de partager le coût de fonctionnement de l’HUM.  À la première année de lancement, l’État a contribué à hauteur de 8 millions de dollars et s’était engagé à maintenir un certain niveau. « Pour tout vous dire, aujourd’hui, nous attendons encore l’État pour honorer ses promesses », a avoué Réginald Ternier, responsable du financement de la santé pour l’hôpital de Mirebalais Ajoutant: « Pour le moment on a du matériel, mais on ne sait pas jusqu’à quand si l’État ne vole pas à notre secours».

Plus loin, le docteur Ternier affirme qu’il n’a jamais cessé de faire le plaidoyer pour inclure le montant de l’hôpital dans le budget national, ce qui serait un soulagement certain.

Interrogé à ce sujet, le docteur Gabriel Timothée, ancien directeur général du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), explique qu’il y a eu « une velléité de répondre aux engagements, mais les fonds n’étaient jamais disponibles. L’assiette fiscale est ce qu’elle est, a-t-il argué. Il y a eu donc une conversation à l’amiable avec une promesse de décaisser les fonds seulement quand ils seront disponibles. »

L’Hôpital universitaire de Mirebalais est une entité publique dirigée par  Zanmi Lasanté, une organisation qui existe depuis plus de 30 ans et qui travaille sous le leadership du MSPP. C’est un partenariat public-privé. L’hôpital  a une capacité de 260 lits. Il reçoit 1 500 patients par jour et réalise plus de 3 000 accouchements par an. L’hôpital pratique 5 000 interventions chirurgicales par année.

Outre le volet de prestation de services, l’hôpital intervient aussi dans la formation. Il dispose de cinq programmes de résidence en médecine : médecine interne, chirurgie, pédiatrie, médecine d’urgence, gynécologie et un programme de formation en anesthésiologie au profit des infirmières.

À cause de cette malencontreuse situation, les dirigeants se voient dans l’incapacité d’ouvrir de nouveaux services et d’élargir le programme de la formation. « Nous essayons de frapper à d’autres portes pour trouver des fonds, une chose qui est difficile. Il  y a vraiment lieu de s’inquiéter », a martelé le responsable du financement de la santé pour l’hôpital de Mirebalais. Le budget de l’hôpital est de 20 millions de dollars, incluant les médicaments.

Et comme problème connexe, les responsables doivent faire face à la situation environnante. L’hôpital emploie plus de 1 200 personnes. 70% d’entre elles viennent du Plateau central. « C’est une région dont l’économie repose sur nous », fait remarquer le docteur Ternier qui en profite pour encourager toute initiative visant à élargir l’assiette assurantielle. Il croit que le prépaiement est la solution qui peut nous sortir de ce problème, que ce soit contributif ou non contributif.

Entre-temps, les dirigeants de l’Hôpital universitaire de Mirebalais disent attendre encore la contribution de l’État haïtien. Un S.O.S est donc lancé.

Edrid St Juste source le nouvelliste
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