6 Novembre 2015

Le candidat du PHTK, Jovenel Moise, a-t-il gagné les Elections Présidentielles au Premier tour?

La question est à la une de l’actualité. Posée par le candidat Jean Henry  Céant sur les ondes d’une station de radio de la capitale, elle fait l’objet de débats.

Selon Maitre Céant, s’il faut s’en tenir aux termes de la loi électorale, en son article 38, reproduisant quasiment l’article 134 bis de la Constitution Amendée, le candidat Jovenel Moise est victorieux des joutes présidentielles du 25 Octobre, vu l’écart de 25% des votes le séparant de son successeur immédiat. En effet, Jovenel Moise a obtenu 512.942 votes, alors que Jude Célestin a recueilli 314.256 votes.

Conclusion arithmétique, logique: Jovenel Moise est gagnant, il n’y aura pas de deuxième tour aux présidentielles.

C’est peut- être aller trop vite en besogne ou se fier à la rationalité ou la magie et les magouilles rythment le quotidien de la vie autant que des institutions. Aussi la prudence et le souci de l’objectivité commandent-ils de se reporter aux dispositions de la loi électorale et d’établir si celle-ci sont en harmonie avec les dispositions constitutionnelles.

A la lecture, loi-mère et loi électorale se révélent en adéquation, avec cette particularité, qui induit une ambigüité notable: les articles 134 et 134 bis de la Constitution Amendée, décomposés et restitués en trois articles de la loi électorale, isolent le concept de MAJORITÉ ABSOLUE du concept de SUFFRAGE UNIVERSEL, soit du pourcentage total de 100% et le font porter sur l’avance de 25% séparant les deux candidats aux scores de voix les plus élevés.

Aux termes de la loi électorale, comme en déduit le juriste Jean Henry Céant, Jovenel Moise est élu au premier tour, en prenant avantage de l’imprécision et de l’ambiguïté entourant le concept de MAJORITÉ, déplacé de son contexte.

Mais, il importe, vu le caractère et l’enjeu de la matière, de souligner la redondance que constitue l’article 134bis de la Constitution Amendée qui introduit l’ambigüité par rapport à l’article 134 qui procédé.

Ce constat, par-delà les contestations électorales du moment, nous renvoie à l’exigence et à l’urgence d’amendement ou de révision de la Loi-mère. Sans aucun doute, il fait remonter à l’avant- scéne les coups de couteaux donnés à la Constitution durant la passation PREVAL- MARTELLY, œuvre perpétrée par les constituants eux-mêmes.

Crime de lèse- démocratie, restée dans la plus totale impunité, et qui, aujourd hui, menace l’équilibre de nos institutions et fait peser de lourdes menaces sur l’avenir de la nation.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la transition qui n’en finit pas,a de beaux jours d’évolution au soleil d’Haiti. Avec, en toile de fond historique, l’ombre de Soulouque entre Jovenel et Martelly, le fantôme de Doc entre Célestin et Préval, les mitraillettes de Kébreau entre Narcisse et Moise jn Charles. La honte d’une génération entre les idéaux de Firmin, d’Estimé et le piétinement des Nations-unis.

Une invitation à ne pas subir l’histoire, mais à la faire, à la construire, par la priorité accordée à l’entente et au dialogue entre fréres d’une même nation, surmontant les différences et les disputes, c’est ainsi que nous avons compris la signification profonde du débat initié par le candidat et juriste Jean Henry Céant. Puisse-t-il ne pas tomber dans des oreilles de sourds!