Insulza s’excuse et renvoie la balle au CEP !!!

La Nouvelliste:

On ne sait toujours pas qui fera le sprint final pour le fauteuil présidentiel avec Mirlande H. Manigat. L’ardeur du camp Martelly risque de s’étioler. José Miguel Insulza, le patron de l’OEA, s’est « excusé » à cause d’une fuite dans la presse « d’une version erronée » du rapport de la mission de vérification. Cependant, le Premier ministre Jean-Max Bellerive, citant ce rapport, souligne que des bouleversements dans le classement des candidats sont possibles au terme de la vérification et du contentieux.

Haïti: La version qui a fuité dans la presse n’était pas « exacte ». C’était un « brouillon avancé ». « Rien d’officiel ». José Miguel Insulza, secrétaire général de l’OEA, l’a dit et redit, lundi 17 janvier 2011 devant les caméras, au Palais national, en compagnie du chef du gouvernement Jean-Max Bellerive. Assorties à un acte de contrition, des explications pour « calmer le jeu », décrisper les relations avec l’Exécutif haïtien, doublé par des agences internationales ayant largement répandu « la nouvelle » d’un second tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly repêché au détriment de Jude Célestin, le candidat du pouvoir, Insulza rappelle.

La mission d’experts chargée de vérifier la tabulation des résultats du premier tour de la présidentielle n’est pas là pour communiquer un classement, a dit le patron de l’OEA. « C’est, poursuit-il, le CEP qui déterminera les résultats finaux des élections. La mission technique peut seulement faire des recommandations. » « Bien sûr, nous faisons des recommandations avec l’espoir qu’elles seront prise en compte », a-t-il lâché en mettant le cap sur le contentieux, l’autre mission demandée par René Préval à cette phase des élections pour les rendre « fiables », « transparentes ».

M. Insulza a promisque des experts en droit de l’organisation hémisphérique rentreront en Haïti sous peu afin d’appuyer le CEP. La célérité est importante, afin de boucler le processus et aider le pays à se doter d’élus légitime selon le Chilien, qui, dans la foulée, s’est félicité d’avoir dissipé les doutes dans les relations de l’OEA avec l’Exécutif. « Nous avons éclairci les doutes que l’on pouvait avoir d’un côté comme de l’autre sur la marche de ce processus. Et j’espère que l’on pourra continuer à travailler avec le gouvernement dans le respect de la loi haïtienne, dans le respect des institutions constitutionnelles », a souhaité José Miguel Insulza, qui s’est plaint que ce soit un seul aspect du rapport de la Mission de vérification qui ait retenu l’attention de la presse.

Granderson explique, sur la même tonalité

Quand il y a une fuite d’un rapport, on se jette très souvent sur un élément, sans tenir compte des autres. Et quand on isole un élément de son contexte et de l’ensemble, on tire souvent des « conclusions erronées », a indiqué l’ambassadeur Colin Granderson, patron de la mission d’observation OEA/ Caricom sous le leadership duquel la mission de vérification a « épluché », analysé quelque 1000 procès-verbaux, observés certains dysfonctionnements du centre de tabulation et de nombre de centre de vote.

M. Granderson, vieux baroudeur de la diplomatie vertement critiqué par certains leaders politiques est revenu avec aisance pour expliquer sa nouvelle tâche de vérification après avoir donné sa bénédiction aux joutes du 28 novembre 2010 : « Les irrégularités observées, aussi sérieuses qu’elles soient, n’invalident pas le processus.» L’explication de M. Granderson est simple. Avant il observait, et maintenant il agit.

Bellerive … comme dans la bouche d’un enfant

Spontané, Jean-Max Bellerive a souligné que vu l’écart très mince entre les différents candidats, l’actuel classement peut effectivement être bouleversé comme le suggère le rapport au terme de la procédure en contestation prévue dans la loi électorale avant la publication des résultats définitifs du premier tour. « Pour le moment, ni la mission, ni le CEP ne peuvent déterminer quel sera le résultat de ce processus. »

Qui sera au second tour ? L’OEA et le CEP font durer le suspense. Le camp Martelly, qui a sablé le champagne après les fuites des agences, devra lire entre les lignes, décoder les non-dits, les subtilités du jeu politique et diplomatique. Car si la version du rapport est « erronée », selon Insulza et Granderson, elle suggère cependant pour Bellerive un bouleversement du classement au terme des élections du 28 novembre. En clair, à la sortie de la conférence de presse, certains ont appris le maître-mot : Patience, patience. Konsa wa jwenn lonbrit foumi !!!

Roberson Alphonse
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