Haïti-Fraudes électorales : Les arroseurs arrosés.-

-Aug 17 08:22AM -0400

Le dimanche 9 août 2015, Haïti a vécu une dure journée dite “électorale”.
La violence était répandue à travers le pays. Des actes de bourrage
d’urnes, de falsification de procès-verbaux, et de fermeture de bureaux de
vote ont particulièrement marqué cette journée, qui s’était soldée en
plusieurs cas de morts violentes. Les bévues rappellent tristement Ruelle
Vaillant, tâche noire dans notre histoire électorale. Pour comble, la
police a adopté un comportement passif, livrant ainsi les électeurs à la
violence des bandits politiques.

Les partis de l’opposition qui avaient concocté un complot visant à écarter
arbitrairement des personnalités politiques en sont sortis victimes.
Pourtant, en début du processus, ils avaient décidé qui est habilité à
briguer des postes électifs dans ce pays. Les dirigeants de la classe
politique traditionnelle ayant pris part à cette décision illégale
d’exclure l’ancien Premier Ministre Laurent Lamothe du processus électoral,
ont vu aujourd’hui leurs candidats écartés du pouvoir par l’entremise d’une
opération de fraude électorale massive ce 9 août.

Ces partis complices de violation des droits civils et politiques de M.
Lamothe, de M. Lumarque et d’autres concitoyens qui désiraient se présenter
aux élections, se regroupent dorénavant en groupuscules de contestataires
et réclament l’annulation des élections qu’ils ont eux-mêmes organisées
alors qu’ils sont membres du gouvernement de consensus.

N’ont-ils pas accepté la politique illégale, autoritaire, arrogante et
injustifiée de deux poids et deux mesures édictée par ces Conseillers
électoraux? N’ont-ils pas réclamé l’expulsion de M. Lumarque faute de
décharge alors qu’ils ont accepté la candidature dépourvue de décharge du
Sénateur Dieuseul Simon Desras, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale?

Si nous condamnons les fraudes massives et l’abstention généralisée qui ont
entraîné un taux de participation autour de 3%, c’est parce que nous
pensons qu’Haïti n’aboutira plus à mettre en branle des institutions
démocratiques solides pour la rendre attractive pour les investissements
directs étrangers (IDE) si son environnement électoral s’apparente au
barbarisme ou à la jungle. Toutefois, nous ne pouvons pas oublier que ces
leaders politiques qui aujourd’hui se présentent en victimes sont aussi des
bourreaux, des partisans de violation de droits civils et politiques, quand
cela va dans le sens de leurs intérêts politiques.

Aujourd’hui, cherchant à justifier sa mission en Haiti, la communauté
internationale est sans état d’âme et se désolidarise de ses
co-conspirateurs. Les diplomates étrangers en poste en Haiti savent
pertinemment que les dirigeants de ces partis traditionnels sont, eux
aussi, des gens capables de sombrer dans l’arbitraire donc de planifier des
fraudes électorales. Éliminer des concurrents politiques ou empêcher à des
citoyens de briguer des postes électifs est une fraude électorale à part
entière. Détenteurs d’une relative influence politique exercée à travers la
rue, ils violent les droits civils et politiques de leurs concitoyens à
travers des accords politiques conclus avec le Président de la République.
En raison du fait que le résultat est identique : Enlever aux citoyens
leurs droits civils et politiques, des bandits politiques en veste
s’équivalent aux chimères qui passent au feu les bureaux électoraux ou qui
jettent des tessons de bouilles quand ils ne tirent pas sur les votants.

Ils avaient vu leur succès électoral par l’exclusion arbitraire des
candidats populaires (Lamothe, Lumarque). Ils se félicitaient d’avoir le
contrôle de la machine électorale, la qualifiaient de crédible. Toutefois,
ils n’ont pas vu venir cette stratégie de certains partis de profiter de
l’absence de candidats populaires entrainant une faible participation
populaire pour faire main basse sur les élections.

Dans un texte titré “Haïti-Elections : Le complot Martelly/Préval risque
d’engendrer Mario Andrésol.”, publié le 16 juin 2015, nous avions fait la
remarque suivante : “ Haïti sera une démocratie lorsque ses élites auront

enfin le courage de défendre les principes sans tenir compte des intérêts mesquins.”

Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
@reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr

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8 thoughts on “Haïti-Fraudes électorales : Les arroseurs arrosés.-

  1. Laurent Lamothe is the most popular person in Haiti.The people want to vote for him.Preventing this is a crime.

  2. Il est temps pour Martelly de corriger son erreur. Lamothe revenir au jeu. laisser les gens décider.

  3. Lamothe a disparu. Nous ne pouvons pas lutter pour lui quand il est pas présent.

  4. The August 9 vote was a fraudulent mess with fewer than 1% participation. I am sure the CEP, MINUSTAH, OAS and other liars will state a 35 to 45% participation. The Haitian people know better, even if the foreigners accept this travesty.

    President Martlly should return Jacky Lumarque and Laurent Lamothe, plus other, to the electoral process.

    Let the people decide.

    A it is, the powers are inflicting a NARCO STATE on Haiti, an act that will be regretted in the future.

  5. Michel Martelly était un gagnant jusqu’à ce qu’il trahit Lamothe.

  6. It is 9:00 AM and Radio Metropole has an interview with Michel Martelly’s Spokesman, Joseph Lucien Jura.

    Jura honestly describes the fraudulent electoral process of August 9.

    More specifically, Jura describes 14 polling stations about which he has specific knowledge. He said that 4 were acceptable, with flaws, while the other 10 were completely, and totally unacceptable.

    Less than one-third operating on a flawed, but acceptable basis while two-thirds should be rejected.

    The International Community wants Haiti to live with the electoral disaster.

    This is a crime that will influence Haiti, immediately, and the International Community, later on.

    Now is the time to correct this disaster.

    Cancel the election and start all over again with the Presidential Ballot. Then the Parliamentary second run can be held concurrently with that for the President.

    Anything else will result in future problems of unimaginable complexity.

  7. It will be interesting to see the response of the new American Ambassador on this fiasco. Hopefully ex-Ambassador Merton, returning to the picture as well at State Dept., signifies a recognition of need for “redirection” (post-Ambassador White). Perhaps I am too optimistic.

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