Sep 17, 2016
Peu de compatriotes savent que trois parmi les nombreux naufrages du Titanic étaient de nationalité haïtienne. Un seul s’en est tire. Aujourd’hui, aux commandes du Titanic Electoral, Privert et Belanger voguent allègrement sur les flots, mettant à risque les acquis de la démocratie des récentes années et la sécurité de millions de citoyennes et de citoyens. En effet, tandis que se multiplient du cote du Gouvernement de facto et du Conseil Electoral les déclarations les plus optimistes sur le processus électoral, ses avancées positives, un examen attentif de trois indicateurs précis révèlent la marche inexorable du pays vers une catastrophe, a bien des égards programmée.
Pour commencer, arrêtons-nous a la question ’’confiance’’, dont decoulent un ensemble de conclusions pour le moins inquiétantes. Aucun acteur sur la scène politique, n’a foi dans l’objectivité et l’impartialité des élections du 9 Octobre. Ancien employé et haut grade du gouvernement Lavalas d’Aristide, l’actuel président de facto, Jocelerme Privert met tout en œuvre afin d’imposer son choix a sa succession, Maryse Narcisse, candidate du parti Lafanmi Lavalas.
Ce ne sont pas les déclarations à la sauve qui peut de madame Honore de la MINUSTAH, qui persuaderont du contraire. Encore moins les envolées lyriques du Secrétaire d’Etat a la Sécurité Publique, Himmler Rebu ou les poncifs assaisonnes de rhétorique juridique du ministre de la Justice, Camille Junior Edouard, tous deux incapables de se prononcer sur la cargaison d’armes de guerre saisie a Saint-Marc.
La confiance n’est donc pas au rendez-vous. Et ne saurait l’être, lorsque le timonier, lui-même, Jocelerme Privert, pour se positionner au sommet de la gouvernance haïtienne mis à mal le mécanisme fondamental de la Constitution en matière de légitimité, le suffrage universel, écarte, neutralise, remplace par la nomination au second degré. Une telle forfaiture, non seulement a ses conséquences, mais en entraine d’autres.
D’où la seconde considération. Par-delà les promesses creuses, les orgies de langage, des candidats sans programme, un constat se dégage: tous se proclament déjà victorieux des urnes et semblent avoir pris les dispositions ouvertes ou occultes pour valider leur accession au pouvoir. Cet aspect de la problématique électorale, en rapport avec les inclinations partisanes et perverses du de facto Privert, pose à un niveau crucial la question de la sécurité des élections, inséparables de celle de leur impartialité. Ainsi, en cas de fraudes massives attendues du pouvoir, quelle sera l’attitude des forces de l’ordre face aux manifestations du peuple en lutte pour le respect de ses droits politiques ? La Police Nationale, a-t-elle les moyens et les ressources pour assurer la paix des rues dans les capitales et communes soulevées contre tout coup d’Etat de Privert et de Berlanger aux présidentielles et législatives ?
Prises à la légère, ces précédentes questions conduisent la nation tout droite vers une résurgence des traditions Caco dans les conjonctures politiques actuelles. La non-structuration des partis politiques, les alliances pitoyables faites, les gesticulations et compromissions de prétendus leaders, lèvent le voile sur le tragique a venir.
La troisième considération met l’accent sur l’institution électorale elle-emmêle Conseil Electoral Provisoire, confronte a deux défis, l’un d’ordre structurel, l’autre d’ordre conjoncturel. On mesure la gravite et l’ampleur du structurel, rien qu’a prendre en compte les mamours entre Berlanger et le directeur général de l’Office d’Identification Nationale. Deux pyromanes. Promenant confusions et opacités, avec l’assurance des rendez-vous manques, mais programmes. Quant au conjoncturel, il renvoie au président du CEP, au choix de Leopold Berlanger pour mener à bien un exercice aussi vital pour la démocratie haïtienne, le choix de ses dirigeants. Comment peut-on demander a un peuple de faire confiance a un homme qui, en moins de sept années, s’est enrichi dans des opérations douteuses, passant de la pauvreté confortable a l’insolente posture de millionnaire en biens immobiliers ?
Lentement, tragiquement, le Titanic glisse sur la mer…
