Haïtel pas encore en vente, Franck Ciné ciblé

Le Nouvelliste | Publié le : lundi 20 août 2012
Roberson Alphonse roberson_alphonse@yahoo.com
Le dossier de la compagnie de téléphonie mobile Haitel revient sur le tapis à la suite d’un article d’un hebdomadaire publié dans la diaspora. Dans la ligne de mire du journal, le Premier ministre Laurent Lamothe, accusé d’avoir obtenu un gros morceau du gâteau de la vente de cette compagnie en faillite. Cependant, à entendre le patron du fisc, Joseph Clark Neptune, il faudrait craindre l’effet ricochet pour Franck Ciné, Ginette Jacques et les responsables de cette société.

Le dossier Haitel rebondit dans l’actualité. Il n’en fallait pas plus qu’un papier de Haïti Observateur prétendant que le Premier ministre Laurent S. Lamothe s’est taillé la part du lion dans la vente de cette compagnie de téléphonie mobile, fermée après sa faillite. « Manœuvre de  diversion », rétorque durement le directeur de la DGI, Joseph Clark Neptune, lundi 20 août 2012. Remonté, il annonce la couleur. « Nous n’allons pas abandonner la proie pour l’ombre. Vous avez des comptes à rendre quand vous faites des fraudes », enchaîne Joseph Clark Neptune.

En haut de la liste, Franck Ciné, P.D.G. de Haïtel, Ginette Jacques et d’autres responsables de l’entreprise.  « Le commissaire du gouvernement, en temps et lieu, mettra l’action publique en mouvement », annonce-t-il. « La faillite de Haïtel, soutient  Joseph Clark Neptune, est dû au pillage de la société par ses dirigeants ».

Cette société doit 2 milliards de gourdes à la DGI, 48 millions de dollars américains à la BRH, 41 millions de dollars à ZTE, une compagnie chinoise, 43 millions de gourdes à l’ED’H, 2 millions de dollars à la BNC, détaille le patron du fisc, sans omettre de souligner que c’est la justice qui a pris toutes les décisions contre la Haïtel. Y compris celle la confiant à la DGI après la faillite.

« La phase de vente de la compagnie n’est pas encore lancée», assure Joseph Clark Neptune.

La Primature condamne une campagne de diffamation contre le gouvernement

Dans une note rendue publique, le secrétariat de la  Primature « condamne avec véhémence la campagne de diffamation gratuite orchestrée contre le Gouvernement de la République par le journal Haïti Observateur ».

Ce secrétariat, selon la note,  « estime que les accusations fantaisistes lancées à l’encontre de la personne du Premier ministre, S.E.M. Laurent Salvador Lamothe, visent à discréditer l’ensemble de l’Exécutif haïtien et à semer la confusion au sein de la population au profit d’intérêts inavoués. »

« Le Secrétariat général de la Primature, qui appelle une fois de plus ledit média à faire preuve de professionnalisme, rappelle que l’exercice de la démocratie ne saurait être conduit sur la base de mensonges et de violation des règles fondamentales d’éthique, et se réserve le droit de prendre telle disposition que de droit », conclut cette note, écrite 11 jours après, cette  fois,  pour dénoncer « avec virulence les allégations fantaisistes véhiculées par le Journal Haïti Observateur selon lesquelles le Premier ministre, S.E.M Laurent Salvador Lamothe, s’apprêterait à poursuivre en justice l’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités  territoriales, Me Thierry Mayard-Paul, pour détournement de fonds publics ».

« Le Chef du Gouvernement estime que ces graves accusations, qui éclaboussent également le nom de la Première Dame de la République, participent d’une volonté macabre visant à discréditer l’ensemble de l’Exécutif et à jeter le doute au sein de l’opinion au profit d’intérêts inavoués », affirmait cette communication du 9 août 2012.

Avec le papier  de Haïti Observateur, Franck Ciné revient lui aussi au devant de la scène après avoir été placé deux jours en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Guito Toussaint, l’ex-directeur de la Banque nationale de crédit (BNC) en juin 2011. Agé aujourd’hui de 78 ans, Franck Ciné, homme d’affaires, ancien actionnaire majoritaire de la Société Caribéenne de Banque (SOCABANK) déclarée en faillite et reprise en 2006 par la BNC, avait déjà fait la prison de 2007 à 2009 pour sa responsabilité présumée dans la  faillite frauduleuse de cette banque. La Haitel a été la première compagnie à exploiter sur une grande échelle en réseau de téléphonie mobile en Haïti en 1998.

Roberson Alphonse roberson_alphonse@yahoo.com
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