Entre Martelly et Mayard Paul c’est déjà la guerre

Écrit par Jean Monard Métellus
Dimanche, 20 Novembre 2011 19:36

Ce week-end politique en Haiti est marqué par d’intenses rumeurs et de tractations au plus haut niveau de l’état et elles sont consécutives à la bombe larguée hier samedi à l’émission Ranmase sur Caraïbes concernant les relations supposées désormais tendues entre deux amis qui étaient devenus des alliés naturels en politique: le président Michel Joseph Martelly et son super ministre de l’intérieur, des Collectivités territoriales et de la Défense nationale. Tout est parti d’une séance à huis clos au sénat de la République où le fils aîné du brillant (juriste) Constantin Mayard Paul aurait vidé le sac sur l’affaire Bélizaire. Thierry Mayard Paul qui refuse de se faire porter le chapeau dans cette affaire aurait clairement dit à cette poignée de sénateurs présents que le seul vrai coupable est le président Martelly lui-même car, celui-ci faisait de l’arrestation du député une affaire personnelle et personne ne pouvait l’en dissuader. Le ministre poursuivrait en révélant que le président est incapable de se contrôler pour ne pas faire apparaître le caractère et le tempérament atypique du personnage “Sweet Micky” quand il est en présence de plusieurs personnes. Le sénateur Edwin (Edo) Zenny, ami personnel du président Martelly et fidèle parmi les fidèles de celui-ci était entré dans la salle sans que le ministre Mayard Paul s’en aperçoive et a pu donc écouter toutes ses indiscrétions et révélations. Le chef de l’état serait rentré dans une colère non contenue en apprenant la trahison de son allié. Il ne jurerait aujourd’hui que par le départ du gouvernement de Me Mayard-Paul. Mais, comment l’obtenir sans provoquer une véritable tempête dans un ciel politique déjà assez assombri. C’est la grande question d’autant que le président Martelly ne peut pas révoquer le ministre lui-même au regard de la constitution puisque le gouvernement est l’émanation du parlement. Thierry Mayard Paul ne serait pas le seul ministre dont les rumeurs de démission affectent. Le ministre Josué Pierre-Louis de la Justice “sacrifié” par le palais national comme les “300 suisses” dans l’histoire de la Révolution haïtienne et le ministre Daniel Supplice qui s’est attiré les foudres du “boss” depuis son intervention volcanique et médiatique du jour de son installation ne seraient eux non plus pas en odeur de sainteté devant le “chef” qui jugerait même leur présence encombrante à ses cotés.  A coup sûr, les prochains jours risquent d’être très chauds et le sénat est lui aussi attendu au tournant avec ses interpellations de ministres et de secrétaires d’état.

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