Élections2010 / L’avenir du processus de plus en plus incertain…

Des nuages planent sur l’avenir du processus électoral. La décision de certains partis et regroupements politiques de se retirer de la course, tant que n’a été mise en place un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP), n’annonce rien de bon.

La décision d’une dizaine de partis et regroupements politiques de réclamer le départ de l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) vient compliquer davantage le processus électoral, après le tollé suscité par la mise à l’écart de Fanmi Lavalas. Ces partis et regroupements politiques accusent le CEP d’être de connivence avec le pouvoir en place à dessein de favoriser, aux prochaines législatives, la plateforme présidentielle « Inite ». Perception renforcée par le tirage au sort controversé organisé le 4 décembre dernier. Les responsables politiques avaient alors dénoncé une magouille qui, selon eux, visait à accorder le numéro 1 à la plateforme Inite. À rappeler que la plateforme Lespwa, qui a porté René Préval au pouvoir au cours des élections de 2006, avait le numéro 1.
À l’issue d’une réunion tenue samedi, ces partis et regroupements politiques, dont la plateforme Alternative pour le progrès et la démocratie (Altènativ) ainsi que la Plateforme des patriotes haïtiens (Plaph), ont rendu publique une déclaration commune dans laquelle ils annoncent leur retrait des législatives de 2010 jusqu’à la nomination d’un nouveau CEP « crédible et impartial ».
L’incertitude est donc de mise quant à la réalisation, aux dates fixées, d’élections non contestées. Ces législatives, souligne-t-on, ont de gros enjeux pour le pays. Des résultats de ces dernières dépend le projet d’amendement de la Constitution de 1987, projet cher au président de la République. Des personnalités politiques et de la société civile accusent par ailleurs le président René Préval de vouloir tout orchestrer pour obtenir à tout prix une majorité dans les deux Chambres. Ce qui, selon leur point de vue, devrait faciliter l’amendement de la Constitution dans le sens des intérêts du chef de l’État.

Une décision surprenante

La décision des partis et regroupements politiques qui, entre guillemets, sont en opposition avec le pouvoir en place, d’imprimer une telle vitesse à leur contestation de la légitimité du Conseil électoral provisoire (CEP) surprend. Ils ont aussi appelé la communauté internationale à ne financer que des élections honnêtes et crédibles dans le pays. À noter que des 25 millions que doivent coûter ces élections, l’État compte apporter seulement une contribution de sept millions de dollars et tout le reste doit provenir de la communauté internationale.

La communauté internationale et le CEP

Cet appel des partis et regroupements politiques contestataires va-t-il être entendu par la communauté internationale ? La réponse est connue si l’on se réfère aux dernières déclarations de l’expert indépendant auprès des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Michel Forst. Ce dernier avait exprimé son appui au CEP et avait dit partager notamment la décision de l’organisme électoral d’exclure le parti Fanmi Lavalas de la course électorale. « Aucun tort n’est fait aux partis écartés considérant leur dossier. Les critiques contre l’écart de Fanmi Lavalas sont sans fondement », avait-il estimé.

Incertitude

Maintenant que des partis et regroupements politiques exigent le départ du Conseil électoral provisoire (CEP), l’incertitude plane sur le reste du processus. Il est plus qu’évident que le CEP avait entamé le processus électoral avec un sérieux déficit de légitimité mais, doit-on croire, pour autant, que la demande de ces dirigeants politiques sera satisfaite ? Scénario plutôt difficile. Ou faut-il s’attendre à une élection sans « Altènativ » et «Plaph » ? Encore une énigme difficile à résoudre.

mardi 8 décembre 2009

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