La Nouvelliste:

Haïti: De retour d’une tournée officielle d’une semaine en Amérique latine et dans les Petites Antilles, le président Michel Martelly est arrivé hier soir en compagnie de plusieurs membres du gouvernement ainsi que de certaines personnalités qui lui sont proches. Après avoir participé au XI sommet de l’Alliance bolivarienne des Amériques (ALBA), Martelly s’est rendu dans plusieurs pays du sous-continent et a signé des accords de coopération avec plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement dans le but de renforcer les relations bilatérales. Le problème de la migration de nos compatriotes dans les Petites Antilles et les échanges commerciaux ont été au centre des discussions qu’a eues le président haïtien avec la plupart de ses homologues antillais.

Au salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture, la délégation présidentielle était aux anges, en énumérant point par point les différentes rencontres, les accords signés et les promesses obtenues de la plupart de chefs d’Etat et de gouvernement de l’ALBA, dont le président vénézuélien, Hugo Chavez. L’aide du Venezuela à Haïti paraît tellement importante aux yeux des deux chefs d’Etat qu’une commission mixte, composée notamment des chanceliers haïtien et vénézuélien, sera formée pour assurer la gestion et le suivi des projets financés par la République bolivarienne du Venezuela.

Avec un peu de prudence, l’administration Martelly-Conille conserve le statut d’observateur d’Haïti au sein de l’Alliance bolivarienne des Amériques (ALBA). Toutefois, la réunion des ministres des Affaires étrangères de cette organisation régionale à Jacmel, dans le sud-est d’Haïti, est maintenue pour les 2 et 3 mars prochain. Le choix de la ville de Félix Morisseau-Leroy a été expliqué par le président Michel Martelly. C’est de Jacmel que Simon Bolivar était parti avec armes, argent et munitions pour aller libérer les peuples de l’Amérique du Sud de l’oppression de la colonisation espagnole.

Considérant que l’aide du Venezuela permettra au gouvernement haïtien de surmonter quelques obstacles économiques et financiers conjoncturels, Michel Martelly peut-il se passer de l’investissement nord-américain avec sa vision de création massive d’emplois dans les domaines de la sous-traitance, de l’hôtellerie et d’entreprises de production de biens et services, tel qu’il s’était fixé comme objectif durant le dernier trimestre de l’année 2011? La tournée du Premier ministre Garry Conille aux Etats-Unis, au moment où Michel Martelly était en compagnie de Chavez, permettra-t-elle au président haïtien de se refaire une santé ou prépare-t-elle la voie à une période d’instabilité aux conséquences incalculables ?
Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com