Droits humains : Washington dresse un sombre tableau de la situation en Haïti

Dans son dernier rapport rendu public jeudi, le Département d’Etat dénonce la persistance de la corruption dans les différents organes du pouvoir, l’implication de policiers et magistrats dans de graves violations des droits de la personne comme des exécutions extrajudiciaires, la surpopulation carcérale dans des prisons insalubres tout en relevant des violences au sein de la population

Publié le jeudi 24 mai 2012

Le gouvernement américain a dénoncé des cas d’exécution extrajudiciaire et d’abus d’autorité contre des suspects enregistrés en Haïti au cours des douze derniers mois, selon ce qui ressort du rapport 2011 du Département d’Etat sur les droits humains dans le monde publié jeudi à Washington.

L’administration Obama estime que les violations des droits humains les plus graves continuent d’être l’absence de sens de la mesure dans les interventions de la Police Nationale, unique force de sécurité de l’Etat, et des représentants de l’appareil judiciaire. « Cela inclut des exécutions extrajudiciaires commises par la police et des membres du gouvernement », poursuit le document mis en circulation chaque année à pareille époque.

Soulignant que la présence de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) et les dégâts causés par le séisme dévastateur de 2010 conditionnaient encore la situation sécuritaire, Washington relève aussi que « la corruption est chronique et grave » en Haïti. Ce phénomène s’étend au sein du pouvoir à tous les échelons, lit-on dans le rapport.

Sont également mentionnées les dénonciations d’abus reprochés aux casques bleus accusés notamment d’avoir commis des crimes sexuels sur de jeunes haïtiens dont Johnny Jean qui pointe du doigt des soldats uruguayens l’ayant violé, l’été dernier, à Port-Salut (sud).

Enfin, le Département d’Etat dénonce des cas de torture, la situation de centres de détention surpeuplés fonctionnant en dehors des normes sanitaires tout comme la persistance de problèmes résultant de groupes en rébellion contre les forces de sécurité ou de citoyens se livrant à des incendies de maisons, de commissariats de police et des lynchages.

S’agissant de la situation en République Dominicaine, les Etats-Unis disent constater également des exécutions extrajudiciaires, la persistance de la violence, des discriminations contre les femmes, des abus domestiques, des violations de la loi et des féminicides.

Avant l’arrivée au pouvoir du Président Michel Martelly, il y a un an, sous le signe du « changement », les rapports américains étaient tout aussi accablants sur la situation des droits de la personne en Haïti. spp/Radio Kiskeya

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