Des policiers réclament justice pour Walky Calixte

Le Nouvelliste:Plusieurs mouvements de contestation ont été organisés par des agents de la police en vue d’exiger justice pour leur frère d’armes, Walky Calixte, assassiné le 17 avril dernier. Ils ont réclamé l’arrestation du député de la première circonscription de Port-au-Prince, Rodriguez Séjour, suspecté d’être à l’origine de cet assassinat. Ils en ont profité pour réclamer l’élargissement de leurs collègues arrêtés et incarcérés, selon eux, injustement.

Plusieurs mouvements de contestation ont été organisés par des agents de la police en vue d’exiger justice pour leur frère d’armes, Walky Calixte, assassiné le 17 avril dernier. Ils ont réclamé l’arrestation du député de la première circonscription de Port-au-Prince, Rodriguez Séjour, suspecté d’être à l’origine de cet assassinat. Ils en ont profité pour réclamer l’élargissement de leurs collègues arrêtés et incarcérés, selon eux, injustement.

Certains policiers, des proches de Walky Calixte et une partie de la population carrefouroise réclament justice et réparation pour l’agent de police abattu par des bandits armés. Pour faire aboutir leur demande, ils ont organisé plusieurs mouvements de contestation, dont une grève en partie réussie, le 23 avril dernier. Ce jour-là, la circulation automobile était à demi-paralysée. Dans certaines zones de l’aire métropolitaine, les policiers en uniforme avaient brillé par leur absence.
,br> La situation était plus critique au sud de la capitale où les principales voies de communication étaient toutes obstruées par des barricades de pneus enflammés, des camions assurant le transport interdépartemental, de remblais et d’immondices de toutes sortes. Les camions et minibus provenant du Sud, de la Grand-Anse, des Nippes et du Sud-Est n’ont pu atteindre le centre-ville de Port-au-Prince.

La capitale haïtienne était donc coupée de tout le Grand Sud. Carrefour, la zone où habitent les parents de Walky, constituait le point de mire des revendicateurs. Presque toutes les artères ont été obstruées. Conséquemment, le transport en commun était quasi impossible. Seuls quelques motards ont assuré le transport dans certains endroits avec beaucoup de difficultés. Dans des zones comme Arcachon et Lamentin, ils ont été reçus par des jets de pierre et ont été obligés de faire demi-tour.

Des policiers en civil et plusieurs dizaines de sympathisants, très tôt dans la matinée, avaient monté la garde, utilisant tout ce qui leur tombait sous la main pour paralyser la circulation. Ils avaient même usé de force pour contraindre des chauffeurs à abandonner leurs camions en plein milieu de la route. Élèves, marchands et professionnels ont été obligés de rester chez eux.

La présence des agents de l’ordre a été très peu remarquée dans les rues. Dans la partie sud, ils étaient peu nombreux. Dans la partie nord, notamment à Bon-Repos, selon des responsables de la PNH, les policiers au travail ont été reçus par des jets de pierre.

Le peu de policiers rencontrés ont fait part de leurs frustrations et de leur mécontentement face aux assassinats en série dont ils sont victimes. « C’en est trop ! Nous sommes dans les rues, mais nous ne travaillons pas. Nous ne sommes pas en condition », a fait savoir un policier. Il accuse, tout comme bon nombre de ses collègues, le député de la première circonscription de Port-au-Prince, Rodriguez Séjour, d’être l’auteur intellectuel du meurtre de Walky Calixte. Ils réclament que le député Séjour soit mis à la disposition de la justice. « Dans le cas contraire, ont-ils menacé, la route de Carrefour restera bloquée encore longtemps. »

La police peut-elle être en grève ? Les policiers ont également profité de leur mouvement de contestation pour réclamer la libération de leurs frères d’armes incarcérés, disent-ils, injustement. À les croire, plusieurs de leurs collègues ont été arrêtés illégalement au cours des deux dernières années et pourrissent en prison sans même avoir été jugés et condamnés.

Au cours de ces quatre derniers mois, environ une dizaine de policiers, dont quatre au cours de ce mois d’avril, ont été assassinés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. L’assassinat de Walky Calixte, ont-ils clamé, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « On traite les policiers comme des chiens. Les responsables du pays ne font rien en vue de stopper cet état de chose », se sont plaints des policiers à Carrefour.

Selon le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, en entrant en grève le 23 avril, les policiers ont violé l’article 34.1 du Manuel du personnel de la Police nationale d’Haïti (PNH) stipulant que le droit de grève est strictement interdit dans l’institution policière.

L’assassin présumé du policier Walky Calixte aurait été tué au cours de la riposte du défunt avant que celui-ci ne rende l’âme, a révélé le commissaire du gouvernement du tribunal de première instance de Port-au-Prince, M. Sénatus.

Jose Flécher
flecherjosew@yahoo.fr

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